jeudi 25 juin 2015

Nolwenn Leroy à Oxford University (11 juin 2015)

C’est chaleureusement, au sens propre comme au figuré, qu’Oxford accueille Nolwenn Leroy en cette belle après-midi de début d’été. L’assemblée attend l’arrivée de la chanteuse avec beaucoup d’impatience, avec la même question au bout des lèvres : à quoi ressemble la 5e chanteuse préférée des Français, en vrai ?

Présentation musicale le temps d’un clip (« Juste pour me souvenir »), entrée radieuse sous les applaudissements, et l’entretien peut commencer. Nolwenn Leroy, c’est non seulement une très jolie … voix, mais aussi une artiste qui se dévoile au public avec charme et enthousiasme.

Elle revient d’abord sur son enfance en province, son éveil musical dans cet univers de légendes et cultures qu’est la Bretagne, l’influence de sa mère, puis les études de droit. Pas de piston, un travail acharné, une formation académique bien carrée, la rigueur du conservatoire …

Nolwenn se sent vite attirée par la capitale, elle a envie de voir ce qui s’y passe mais surtout de se confronter à d’autres talents. Son destin est en marche : vient l’année de la Star Academy, qu’elle intègrera au lieu de passer sa deuxième année à la fac. La chanteuse, qui qualifie l’émission de « performing arts », évoque alors l’ambiance du château, la reconnaissance et la popularité qui suivent. Si remporter la Star Ac’ a été un tremplin en début de carrière, il lui a fallu faire des sacrifices et renoncer à une partie de sa liberté d’artiste sur son premier album. D’où le besoin pour Nolwenn de s’éloigner des débuts médiatiques, d’une popularité accélérée qui lui a parfois semblé manquer de légitimité. Auprès de Voulzy et Souchon, pour elle les plus grands mélodistes français, elle se reconstruit peu à peu, écrit ses propres textes et retrouve la liberté. Un an et demi de travail qui va aboutir sur son vrai premier album, Histoires naturelles, grâce auquel Nolwenn parvient à véritablement tourner la page sur la Star Ac’.

La chanteuse nous parle ensuite de Bretonne, cet album « fédérateur » si apprécié du public qui lui a permis de se replonger dans son enfance, de promouvoir le patrimoine de la région et de donner l’envie aux gens de se remettre à la langue. Nolwenn aime chanter en breton, sans être pour autant une chanteuse « bretonnante » et pour elle, le succès de Bretonne dans toute la France s’explique par la nostalgie du passé.


















Nolwenn décortique sa musique, nous explique que, pour elle, l’inspiration commence toujours avec les textes et la musique vient après. Pourquoi chanter ? Pour s’ouvrir sur le monde, pour partager avec le public, pour pouvoir communiquer des émotions dans d’autres langues. Pas étonnant que la chanteuse, qui justement adore chanter dans plusieurs langues, se désole de la loi des quotas en France : c’est l’Angleterre, le pays de la musique, dit-elle, et la France le pays du fromage ! Elle expose les spécificités françaises qui ne marchent nulle part ailleurs, le problème des artistes catalogués, le besoin d’appartenir à la bonne famille d’artistes ... Dans un tel contexte, on se doute qu’il n’a pas été facile de se frayer un chemin et de devenir la 5e chanteuse préférée des Français. Pour elle, c’est un véritable privilège de figurer sur la même liste qu’Édith Piaf, l’artiste qu’elle avait interprétée dans la vidéo qui lui a valu d’être sélectionnée pour la Star Academy.

Comme on le comprend vite, le public occupe une place d’honneur dans le cœur de la chanteuse, qui nous avoue être « accro » à l’ambiance des tournées, où elle reçoit autant d’énergie qu’elle en donne. La plus grande récompense pour Nolwenn est de travailler aux côtés des plus grands artistes français : Voulzy, Souchon, Miossec, des artistes indépendants qui écrivent des textes forts. Chaque projet lui donne encore plus envie d’apprendre, de faire de belles rencontres.

Il est vite temps pour Nolwenn Leroy de partir explorer Oxford et ces murs chargés d’histoire, la ville de Lewis Caroll et Tolkien, où sont nés les personnages « [du] Cheshire Cat et moi », source d’inspiration de la chanson. Mais avant de nous quitter, Nolwenn et son guitariste François régalent le public avec 4 superbes chansons : La Chanson de la Mer et Davy Johns, inspirées par la mer ; I see fire, une chanson en anglais ; et, pour finir en beauté, une chanson bretonne qui invite le public à participer en chantant et claquant des mains.

Merci pour ces beaux moments Nolwenn !
Crédit photos – www.steverochephotography.com

Événement organisé par Dr Michaël Abecassis,
Le Cinéma et la Culture française à Oxford
Article rédigé par Amandine Lepers-Thornton (juin 2015)

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